Un appel pour mettre fin à l’apartheid médical moderne dans l’Ohio

Un appel pour mettre fin à l’apartheid médical moderne dans l’Ohio

Le 6 août, un juge a confirmé une loi draconienne de l'Ohio quiinterdit les soins de réaffirmation de genre pour les mineurs.

Ce projet de loi interdit aux médecins de prescrire aux mineurs des bloqueurs de puberté, des hormones ou toute autre intervention chirurgicale visant à affirmer le genre. Il interdit également aux prestataires de soins de santé d’aider les mineurs à obtenir de tels soins dans d’autres États. Il oblige les professionnels de la santé mentale à rendre compte chaque année des mineurs qu’ils traitent pour des problèmes de genre, tout en interdisant à Medicaid de couvrir les services de transition de genre.

En tant que militante engagée en faveur d’un système de santé équitable pour la communauté LGBTQ+, je ressens un profond sentiment d’horreur. Cette politique, déguisée en « protection des enfants », n’est pas seulement une atteinte aux droits médicaux des jeunes transgenres ; elle reflète de manière frappante des exemples historiques d’apartheid médical.

Il s’agit de plus qu’un manque de compassion, mais d’une violation flagrante d’un droit humain fondamental à la santé, selon la Les Nations Unies dans la Déclaration universelle des droits de l'homme. La déclaration stipule que chacun doit avoir accès aux soins médicaux nécessaires sans préjugés. Il est ironique que les États-Unis, qui ont été les premiers à élaborer et à adopter ces droits, se trouvent aujourd’hui à l’avant-garde des efforts législatifs nationaux visant les personnes transgenres.

Les soins d’affirmation de genre ne sont pas un choix frivole ou électif, mais une intervention médicale essentielle reconnue par les principales organisations de santé, notammentAssociation médicale américaine et leAcadémie américaine de pédiatriePour de nombreuses personnes transgenres, en particulier les jeunes, l’accès à l’hormonothérapie, aux bloqueurs de puberté et aux services de conseil est salvateur. Les études montrent systématiquement que ces interventions réduisent considérablement les taux de dépression, d’anxiété et de suicide chez les personnes transgenres.

La nouvelle loi de l’Ohio interdit ces traitements nécessaires, forçant les mineurs transgenres à vivre dans un monde de négligence et de cruauté. En leur refusant les soins qui correspondent à leur identité de genre, l’Ohio les prive de leur liberté d’action et de leur droit à l’autodétermination.

L'apartheid médical fait référence aux injustices historiques et mondiales en matière d'accès aux soins de santé, telles queL'apartheid en Afrique du Sud,La discrimination fondée sur les castes en Indeet le Étude sur la syphilis à TuskegeeAux États-Unis, ce terme désigne une croyance dans l'infériorité ou l'indésirabilité inhérente du groupe concerné et dans le fait que certaines vies méritent moins d'être soignées. En imposant des barrières aux soins de santé sanctionnées par l'État, non pas sur la base de preuves médicales, mais sur des croyances et des préjugés idéologiques, l'interdiction des soins aux personnes transgenres dans l'Ohio équivaut à un apartheid médical.

Les implications de la politique de l'Ohio vont bien au-delà des frontières de l'État, créant un précédent dangereux que d'autres États pourraient suivre. En codifiant la discrimination dans la loi, l'Ohio envoie un message effrayant aux personnes transgenres et à leurs familles, leur disant que leur santé et leur vie ont moins de valeur. Ces politiques non seulement aggravent la situation déjà précaire des personnes transgenres, mais aussi les rendent plus vulnérables aux discriminations.taux élevés de problèmes de santé mentale dans la communauté transgenre, mais ils légitiment également les préjugés sociétaux, favorisant un environnement où la discrimination est normalisée.

Il ne s’agit pas seulement d’une question de politique, mais d’une atteinte profondément personnelle à la dignité et à l’humanité des personnes transgenres. La banalisation du refus de soins de santé en raison de l’identité est une pente glissante qui conduit à une acceptation plus large de pratiques d’exclusion dans divers aspects de la vie.

Aujourd’hui, l’accent est peut-être mis sur les soins de santé destinés aux personnes transgenres, mais la logique sous-jacente d’exclusion et de ségrégation pourrait rapidement s’étendre.

Ce type d’apartheid médical pourrait s’étendre progressivement à des systèmes plus vastes, affectant l’accès à l’éducation, à l’emploi et au logement. Cette expansion potentielle dans d’autres domaines de la vie accentuerait la marginalisation des groupes vulnérables et menacerait les principes fondamentaux d’une démocratie multiculturelle.

Les droits et la dignité des personnes transgenres doivent être défendus avec la même passion et la même urgence que ceux des autres groupes confrontés à l’injustice systémique. Il est crucial de lutter contre la vague rampante d’exclusion. Les militants, les professionnels de la santé et leurs alliés doivent continuer à défendre les droits des personnes transgenres.

Des contestations judiciaires, des campagnes de sensibilisation du public et des politiques de soutien à tous les niveaux sont essentielles pour garantir tout le monde peuvent accéder aux soins de santé nécessaires, sans discrimination.

La lutte pour l’accès aux soins n’est pas seulement une question de justice pour les personnes transgenres, mais aussi de respect du principe universel de dignité humaine et du droit à la santé. La recherche de l’équité en matière de santé est une voie idéale et nécessaire vers une société juste et compatissante.

Gulnar Feerasta est le directeur général du LGBT Community Center of Greater Cleveland et membre principal des Atlantic Fellows for Health Equity.




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