Rencontrez l'athlète transgenre noir qui vise l'or aux Jeux olympiques de Los Angeles 2028

Rencontrez l'athlète transgenre noir qui vise l'or aux Jeux olympiques de Los Angeles 2028

Au revoir, Ville Lumière. Bonjour, Cité des Anges.

Après des Jeux olympiques de Paris magnifiques et triomphants – et pour certains « controversés » pour ne pas dire spectaculaires –, le flambeau est désormais passé à Los Angeles pour accueillir les prochains Jeux d’été. Alors que le temps presse jusqu’à l’été 2028, une personne a pour objectif de décrocher sa médaille.

Et faire l'histoire.

Pour CeCé Telfer, la ligne d’arrivée a été une bouée de sauvetage, un poteau de but qui l’a guidée à travers les épreuves et les tribulations d’être une femme transgenre noire dans un monde qui trop souvent ne comprend pas et marginalise son existence. L’athlète d’origine jamaïcaine a parcouru un chemin semé d’embûches, dès ses premières années. « J’ai été beaucoup intimidée », se souvient CeCé, la voix ferme, même si les souvenirs sont douloureux. « J’ai été tourmentée et torturée quand j’étais enfant parce que j’étais très féminine. » Déménager au Canada lui a apporté un certain soulagement, mais la lutte intérieure pour réconcilier sa véritable personnalité avec les attentes de la société a continué.

L’athlétisme est devenu son refuge. C’était un espace où elle pouvait échapper à la confusion et au bruit du monde qui l’entourait et se concentrer sur ce qui était le plus important : rester fidèle à elle-même. L’amour de CeCé pour la course à pied était autant une question de libération physique que de survie. « Le sport m’a valu beaucoup de respect, dit-elle », soulignant comment son succès sur la piste a fait taire certains de ses harceleurs. Mais en grandissant, la nature binaire des sports de compétition – la séparation des athlètes par sexe – a présenté de nouveaux défis. « Cela est devenu plus compliqué lorsque les sports sont devenus plus séparés entre les équipes masculines et féminines », explique-t-elle.

Mais CeCé n'est rien si elle n'est pas déterminée.

« Quand je n’ai plus pu être neutre, j’ai commencé à vivre une double vie », avoue-t-elle. Entre la maison et l’école, elle se changeait en vêtements féminins, cachant sa véritable identité à sa mère et au monde extérieur. À l’université, elle a appris le langage qui lui permettait de comprendre et d’exprimer pleinement son identité. Avec l’aide de médecins et de thérapeutes, elle a commencé à accepter qui elle était.

Mais ce voyage, bien que enrichissant, était également semé d’embûches et de discriminations.

Le chemin qui l’a menée à devenir la première coureuse transolympique noire n’a pas été de tout repos. Au fur et à mesure que sa carrière avançait, CeCé a dû faire face à des défis politiques et sociaux. « Je ne suis pas seulement confrontée à la transphobie sur le terrain, je la vis tous les jours », explique CeCé. Des micro-agressions et des erreurs de genre à l’intolérance pure et simple, la discrimination à laquelle elle est confrontée est implacable. « C’est blessant quand on vous attribue un mauvais genre, surtout après que vous les ayez corrigés », ajoute-t-elle. « Et ils ne semblent pas s’en soucier. » Pour CeCé, la piste est à la fois un champ de bataille et un sanctuaire. Alors que d’autres athlètes peuvent se concentrer uniquement sur leurs performances, CeCé doit faire face à la peur que sa présence puisse provoquer des violences. Les enjeux sont incroyablement élevés, pas seulement pour gagner ou perdre, mais aussi pour survivre.

« Il y a des moments où je sens que je ne pourrai peut-être pas quitter cette compétition en vie », admet-elle.

Malgré ces difficultés, CeCé reste déterminée à devenir une athlète olympique. « Je suis très déterminée à aller aux Jeux olympiques et à me battre », dit-elle fermement. Et elle sait que ce combat est plus qu’un simple accomplissement personnel ; il s’agit de remettre en question les systèmes qui cherchent à l’exclure, elle et d’autres comme elle. « Ces politiques sont très blessantes, préjudiciables et elles nous tuent en réalité », prévient-elle. CeCé est lucide quant à la réalité de la situation, mais elle refuse de se laisser décourager.

Au-delà de ses aspirations sportives, CeCé a une vision d’un avenir où elle pourra avoir un impact encore plus grand. « Je veux vraiment aller à l’école d’infirmières », confie-t-elle avec un sourire. « Je veux travailler avec les enfants, en particulier dans le domaine de la santé mentale. » Pour CeCé, l’avenir consiste à créer un monde où les barrières sont brisées et où les enfants peuvent grandir sans le fardeau de la haine et de la discrimination. Et ses ambitions ne s’arrêtent pas là. Elle souhaite se lancer dans le métier d’actrice ; avec une étincelle dans les yeux, elle révèle comment elle aspirait à devenir la première Wonder Woman noire transgenre.

CeCé ne sait pas à quel point elle est déjà merveilleuse.

Shutterstock Créatif

Son conseil aux athlètes transgenres en herbe ? « Restez fidèles à vous-même, continuez d’avancer et sachez que vous êtes forts pour avoir choisi de vous faire », exhorte-t-elle. CeCé sait de première main à quel point ce parcours peut être isolant et dangereux. Pourtant, elle comprend également l’importance de la communauté et du soutien. Dans un monde qui exige souvent la conformité, elle souhaite être une porteuse de flambeau transgenre pour apporter courage et individualité au sport.

Après notre conversation, j’ai réfléchi à mon parcours en tant que femme trans. Je me souviens de ma jeunesse, de ma personnalité féminine, qui consistait à mettre une chemise, un pantalon et des talons dans mon cartable de lycée pour être la plus authentique possible pendant la journée d’école, pour ensuite tout enlever avant d’arriver à la maison. J’avais peur de vouloir me libérer des exigences d’être le fils idéal tout en sachant que je peux être la fille (presque) parfaite.

Le désir et l’optimisme inébranlable d’être autre chose que mon moi le plus authentique dans un monde qui me disait le contraire.

CeCé prouve que lorsqu'on garde le cap, il n'y a aucune limite à ce qu'on peut accomplir. Alors qu'elle poursuit son parcours vers l'or olympique, sa course ne se limite pas à une ligne d'arrivée, mais à un avenir où chaque personne transgenre peut concourir dans la vie librement et sans crainte.



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